L’action du Crédit Suisse a entraîné une chute des fonds de pension en Grande-Bretagne en raison des obligations britanniques détenues par la banque. Toutefois, la Banque centrale d’Angleterre a pu sauver ces fonds à court terme grâce à des mesures extrêmes. Les CDS sur Deutsche Bank, c’est-à-dire les assurances sur une éventuelle faillite de la plus grande banque allemande, ont également connu une envolée. En d’autres termes, le système bancaire européen est au bord de l’explosion. Pour cela, il faut que nous analysions le marché obligataire.
Le marché obligataire
Depuis le début de l’année, le marché obligataire britannique subit une forte baisse, la plus importante depuis 1971. C’est une véritable bombe qui a explosé, avec une chute de 27%. Il s’agit d’un bouleversement à double titre : d’une part, les obligations les mieux notées par la réglementation sont considérées comme sûres, car les États occidentaux ne font pas faillite, comme le pense souvent le grand public. Ainsi, un gestionnaire de portefeuille prudent va structurer son portefeuille en 50% d’obligations d’États considérés comme sûrs, tels que la Grande-Bretagne, et 50% d’actions. Ce portefeuille obligation-action découle des modèles de la théorie moderne du portefeuille, décrite par Harry Markowitz, un économiste véritablement brillant. En revanche, ce que nous expliquons depuis des années avec Didier Darcet dans Grand Angle, c’est que ce type de portefeuille n’est pas parfait en toutes circonstances, loin s’en faut, et que les gestionnaires et les autorités ont fait preuve d’un excès de confiance en la matière.
Pour faire court, les principes de la théorie moderne du portefeuille sont essentiellement valables lorsque le contexte économique et financier fonctionne normalement, c’est-à-dire en dehors des périodes de crise aiguë. C’est pourquoi cette théorie a plutôt bien fonctionné pendant des décennies. En revanche, lorsqu’on entre dans des périodes de turbulence, surtout en période inflationniste, cette théorie ne fonctionne plus.
Comment fonctionne un portefeuille 50/50
Le portefeuille 50/50 qui consiste en une répartition équivalente entre des obligations et des actions, repose sur le principe que les obligations sont anti-fragiles, c’est-à-dire qu’elles augmentent lorsque les actions diminuent, tout en offrant un rendement constant. Cependant, cette anti-fragilité des obligations est tributaire d’un régime désinflationniste et d’une stabilité des finances publiques, qui ne sont plus d’actualité aujourd’hui. Ainsi, les obligations subissent des pertes importantes en même temps que les actions, entraînant des pertes considérables pour tous les gestionnaires de portefeuilles prudents. En effet, le marché obligataire britannique a enregistré sa plus forte chute depuis 1971, avec une baisse de -27%, tandis que les marchés actions ont chuté d’environ -25%.
Les gestionnaires prudents
Les gestionnaires prudents sont principalement les assureurs, les banquiers et les fonds de pension. Ces acteurs ne sont pas moins intelligents que les personnes ordinaires, mais ils sont soumis à une réglementation stricte telle que Solvency 1 et 2 ou Bâle 1, 2 et 3, qui les oblige à détenir des obligations d’États européens, même si ces obligations sont de mauvaise qualité. Cette règle est appelée règle prudentielle, et elle impose aux institutions financières de détenir des actifs considérés comme sûrs, tels que les obligations souveraines. Cela peut entraîner des pertes importantes pour ces acteurs en période de crise financière, comme c’est le cas actuellement.
Les banques en faillite depuis presque 15 ans
C’est pourquoi, depuis la création de Grand Angle en 2017, j’ai répété à maintes reprises que le système bancaire européen était en état de mort clinique et que son décès avait été acté par les marchés depuis la crise de 2008.
Le graphique présenté ci-dessus montre que les valeurs bancaires suivaient de près ou de loin la performance des valeurs européennes, ce qui est normal. Toutefois, en 2008, lorsque les banques ont été nationalisées de facto par la Banque centrale européenne pour les maintenir en vie, la valeur de ces banques s’est effondrée de 80%. À ce jour, si les banques européennes ne sont toujours pas une bonne affaire, même en prenant en compte cette chute de 80%, c’est parce qu’elles sont des entreprises en faillite, maintenues à flot par des États également en faillite. En réalité, les marchés le disent depuis 10 ans de façon très claire, et même les dirigeants le savent et l’admettent.
La situation en Grande Bretagne
Il est indéniable que la situation actuelle en Grande-Bretagne est marquée par une inflation galopante qui a mis la population en colère, la poussant à manifester dans les rues pour exprimer leur mécontentement. En effet, la situation de « stagflation » qui combine inflation et récession appauvrit les chômeurs et risque de perturber l’ordre social. Face à cette situation, la banque centrale d’Angleterre a décidé de faire le sacrifice des marchés pour agir rapidement contre l’inflation, sous peine de voir la situation se dégrader encore davantage. Elle a donc opté pour une remontée forte et brutale des taux, dans l’espoir de vaincre l’inflation rapidement et de pouvoir baisser les taux par la suite. En effet, si les taux restent élevés trop longtemps, cela risquerait d’entraîner une récession terrible et de faire grimper les intérêts de la dette britannique, compromettant ainsi ses finances.
Il est crucial de souligner l’importance du timing et de la rapidité d’action dans cette situation. La Banque centrale d’Angleterre, tout comme la Banque centrale américaine et la Banque centrale européenne, ont donc choisi de réagir rapidement et de manière vigoureuse. Il convient de noter que la situation en Grande-Bretagne est également vécue à l’échelle de l’Union européenne et des États-Unis. Ainsi, les taux ont été remontés de manière significative. Cependant, la Bank of England n’était pas au courant d’un élément important.
« Desperate Times call for Desperate measures »
Les fonds de pension sont actuellement en difficulté car leur portefeuille est en souffrance à la fois sur les actions et les obligations. De nombreux gestionnaires se retrouvent pris entre le marteau et l’enclume et ont décidé de recourir à des méthodes risquées pour tenter de s’en sortir. Depuis que la Banque centrale européenne cherche à sauver l’euro, les taux des marchés obligataires ont été maintenus à zéro voire même en dessous de zéro, et en 2020, un tiers de la dette mondiale était échangé à taux négatifs. Les gestionnaires, assureurs, banquiers et fonds de pension ont vu la valeur de leurs obligations européennes augmenter, mais les rendements ont continué de baisser. Jusqu’à présent, tout allait bien car le prix des actifs montait. Le problème est qu’au bout de huit ans, l’essentiel de leurs obligations a été roulé. Ainsi, en 2022, les gestionnaires se retrouvent avec des actifs très chers dans leur bilan, mais qui n’ont aucun rendement associé. C’est la raison pour laquelle les rendements sur les fonds heureux ne cessent de s’effondrer, et dans le cas des assurances vie, les gestionnaires doivent perdre de l’argent. Comme je l’ai expliqué lors d’une conférence à Paris Business School le 28 mars 2019 et à de nombreuses autres occasions, le problème pour ces gestionnaires prudents est que la faillite est inévitable. En effet, leurs actifs surévalués se sont effondrés de 27% depuis janvier, et les rendements de leur patrimoine sous gestion ont disparu. Si vous êtes un client qui retire son argent aujourd’hui, vous n’avez d’autre choix que d’encaisser la perte. Si vous avez de la chance, vous ne serez pas pris dans une faillite de vos intermédiaires financiers, que l’on appelle poliment restructuration de la dette. Le 23 février 2020, Charles Gave et moi avons expliqué tout cela en détail dans une vidéo. En ce qui concerne les assurances vie, il convient de garder à l’esprit que celles en euros sont aujourd’hui obligées de perdre de l’argent.
La vraie raison de la situation actuelle
Le problème actuel ne provient pas directement de la faillite des différents fonds, mais plutôt de la difficulté des gérants à servir le rendement à leurs clients. Afin de trouver du rendement là où il n’y en a plus, ils ont pactisé avec des banquiers d’affaires tels que JP Morgan et Goldman Sachs. Cependant, pour atteindre cet objectif, le seul moyen est de prendre du risque, car les marchés ne rémunèrent que deux choses : le travail et le risque, rien d’autre. Ainsi, les gérants ont décidé de souscrire à des produits dérivés, dont l’objectif est d’augmenter les rendements obligataires en prenant de gros risques sur l’évolution de la valeur des obligations dans le temps.
Illustration
Je vais vous raconter cette histoire sous une forme différente, à travers une petite anecdote, afin de m’assurer de votre compréhension. Cela est essentiel pour comprendre la crise en cours. Imaginez-vous être un gestionnaire extrêmement prudent, par exemple en charge de la trésorerie d’une grande entreprise nommée « Air Solide ». Cette entreprise réalise de réels bénéfices avec de vrais clients et possède des obligations d’État britanniques qui ne génèrent aucun rendement pour des raisons financières ou politiques. En tant que bon gestionnaire de cette entreprise, vous savez qu’en cas de catastrophe, Air Solide encourt un risque inacceptable pour sa trésorerie. C’est pourquoi vous contactez Jean-Paul Morgan, un banquier d’affaires, et vous lui demandez de concevoir une assurance obligatoire pour les catastrophes, telles que celles qui se sont produites depuis janvier. Vous êtes conscient que ce contrat vous coûtera de l’argent, puisque vous achetez une assurance, mais vous êtes, je l’ai dit, un gestionnaire extrêmement prudent. Vous savez que vous êtes obligé de garder ces obligations britanniques, mais vous décidez de les payer à leur juste prix. Le travail de Jean-Paul consiste à trouver quelqu’un en face d’Air Solide pour prendre le risque contre une rémunération. Ainsi, Air Solide payera le coût de cette assurance, et la personne en face prendra le risque en échange de la prime d’assurance versée par Air Solide. En somme, Jean-Paul est un simple banquier d’affaires, un intermédiaire qui conçoit des produits financiers et éventuellement conclut des accords entre différents clients. Les produits financiers qu’il conçoit sont souvent extrêmement complexes, et la plupart des clients ne savent pas avec qui ils traitent en termes de contrepartie.
Jean-Paul Morgan a entendu dire que les gérants de fonds de pension britanniques sont au bord de la faillite, car ils n’ont plus de rendement sur leurs fonds de pension. L’État britannique a « tué » les banques en les obligeant à détenir 40% d’obligations britanniques pourries, ce qui explique la position difficile des gérants de fonds de pension. Si vous voulez comprendre la position de ces gérants, il vous faut accepter le contrat proposé par Jean-Paul Morgan. Ce contrat pourrait éventuellement repousser l’échéance de votre faillite en échange d’une chance, dont vous ne connaissez pas la probabilité, de vous ruiner instantanément si le marché obligataire s’effondre.
Malgré le fait que nos gestionnaires ont accepté l’offre de Jean-Paul, qu’il l’ait bien comprise ou non importe peu. Cependant, lorsque la Banque centrale d’Angleterre, qui n’est pas au courant de tous ces accords, a augmenté considérablement les taux pour lutter contre l’inflation, c’est la débâcle. Notre gestionnaire est probablement sur le point de tomber, mais les grands fonds de pension sont intacts et il est impératif de sauver le système d’Air Solide. Tout va bien puisqu’ils sont assurés contre cette chute. Quant à Jean-Paul Morgan, on peut l’accuser d’opportunisme, de rapacité ou de tout autre chose, mais en fin de compte, il n’est pas plus coupable que le diable qui vient chercher votre âme lorsque votre pacte avec lui tourne mal. C’est ainsi que nous en sommes aujourd’hui : le système financier britannique est en panique, la Banque centrale d’Angleterre imprime de l’argent en masse pour faire baisser les taux obligataires et octroie d’énormes prêts pour sauver le système, au prix de la socialisation des pertes. Vous pourriez dire « laissons les couler », mais si vous faites cela, vous coulez l’entreprise Air Solide qui n’a plus de contrepartie, et vous coulez les retraités britanniques qui n’ont rien demandé à personne. Au pire, on peut seulement leur reprocher d’avoir mal voté et d’avoir des élus qu’ils méritent, mais cela serait mesquin. N’oublions pas que nous sommes tous un peu dans ce cas en Europe, donc nous ne jetons pas la première pierre. Quant à Jean-Paul Morgan, il peut être considéré comme un affreux cynique qui profite de la faiblesse du corps humain, mais n’oublions pas que les banques centrales et les États sont à l’origine de cette situation.
Et s’il n’y avait pas eu de Brexit ?
Si le Brexit n’avait pas eu lieu, la situation de la Grande-Bretagne au sein de l’Union européenne aurait-elle été meilleure ? L’histoire ne peut être réécrite, mais force est de constater que la livre sterling a chuté face au dollar et à l’euro depuis 2017, avec un léger avantage pour le dollar. Cependant, il n’est pas certain que si la Grande-Bretagne était toujours membre de l’Union européenne, elle aurait pu sauver ses fonds de pension. Il faut bien comprendre que la récupération de la souveraineté ne garantit pas une gestion efficace et un avenir serein, mais plutôt une responsabilité accrue quant aux résultats obtenus. Personnellement, je pense qu’il est préférable d’être responsable de ses choix plutôt que de subir les décisions des autres. Cependant, il s’agit d’un point de vue personnel et il reste à voir comment la Grande-Bretagne se sortira de cette situation en comparaison avec l’Union européenne.
L’Europe n’est pas à l’abris
L’histoire pourrait en rester là, et nous pourrions en sortir indemnes si nous n’étions pas britanniques. Mais très probablement, ce n’est pas le cas. Il faut prendre en compte que ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni pourrait très bien arriver dans d’autres pays européens et aux États-Unis. Ces derniers jours, nous avons appris que l’action de la banque Crédit Suisse a chuté de manière spectaculaire. Bien que cela puisse être dû à des rumeurs, si l’on regarde les cours de l’action, on constate que cette banque est en difficulté depuis 2008, avec une perte de 84% depuis son plus haut historique. Les signaux envoyés par les marchés sont clairs : cette banque est en faillite. Bien que les politiques puissent avoir une opinion différente, Monsieur le marché nous avertit depuis 14 ans de cette situation. Par conséquent, parler de surprises semble un peu exagéré. Il est même ironique de noter que le président du conseil d’administration de Crédit Suisse s’appelle Alex Lehman, comme la banque Lehman Brothers qui a déclenché la crise financière de 2008.
Il en est de même pour la Deutsche Bank, la plus grande banque allemande et l’une des plus grandes banques au monde, qui détient une quantité astronomique de produits dérivés dans ses comptes, bien qu’ils soient légalement considérés comme hors bilan. Ainsi, lorsque je vois des journaux se demander si la Deutsche Bank, Crédit Suisse et leurs semblables sont au bord de l’effondrement, la réponse est clairement oui. Les marchés obligataires ont été poussés à des niveaux insoutenables par les banques centrales, ce qui rend le système de plus en plus instable et la rupture de plus en plus probable.
Techniquement, ces banques sont mortes depuis dix ans, mais elles peuvent encore tenir un certain temps, que je ne peux estimer. Tout ce que je sais, c’est que le système dans son ensemble devient de plus en plus instable et que la rupture est de plus en plus accessible.
Les risques des produits dérivés
Permettez-moi de vous entretenir à présent des risques systémiques associés aux produits dérivés, compte tenu du volume colossal de transactions qui s’y opère, atteignant littéralement des centaines de milliers de milliards de dollars. Nous parlons ici de plusieurs dizaines de fois le PIB mondial, avec une estimation de 700 000 milliards de dollars pour le marché européen, même si ce chiffre peut varier considérablement.
En soi, ces produits dérivés sont conçus comme des contrats symétriques entre deux parties. Par exemple, Air France a conclu un contrat de produit dérivé avec la Russie pour garantir le coût d’achat de son kérosène pendant un an, de manière à fixer ses tarifs et vendre des billets à l’avance, tout en planifiant ses créneaux de vol. De son côté, la Russie est ravie de fixer la valeur de ses sources de revenus pour établir ses budgets à un an. Cela illustre le principe de base de ces produits, qui peut également s’appliquer à l’agriculture, permettant aux agriculteurs de stabiliser les prix de leurs cultures.
Toutefois, des problèmes peuvent survenir lorsque survient une situation catastrophique. En effet, la stabilité des produits dérivés repose sur la capacité de l’univers économique et financier à tenir ses engagements, comme l’a montré l’exemple des fonds de pension britanniques dans le cas de Dar solide. Si les deux acteurs sont solides, il n’y a aucune raison de craindre une défaillance. Mais dans le cas contraire, les conséquences peuvent être désastreuses, comme dans le cas d’Airbus, lorsque la guerre a éclaté entre la Russie et les pays européens, entraînant des sanctions commerciales qui ont mis fin au contrat d’Airbus avec la Russie pour l’achat de kérosène. Dans ce cas, Airbus a dû acheter son kérosène sur le marché, ce qui a multiplié son prix par deux, risquant ainsi de mettre en péril l’entreprise.
De même, dans le cas d’air solide, si les fonds de pension décident de faire faillite et de ne pas honorer leur contrat, r solide risque également de couler. Les répercussions se propagent alors à l’ensemble des acteurs impliqués dans cette pyramide de contrats d’un montant de près d’un million de milliards de dollars. En pareille situation, les conséquences en cascade sont incalculables.
Il est donc crucial que les autorités compétentes soient informées de ces transactions à grande échelle, comme les deals conclus par les plus grands fonds de pension dans leur propre pays. Si la Banque centrale d’Angleterre n’en avait pas connaissance, imaginez alors le niveau d’information au niveau mondial.
Quelles solutions ?
Comment peut-on s’en sortir collectivement ? Honnêtement, il semble que cela ne soit pas possible pour tout le monde. Il faut envisager de faire son deuil individuellement. Néanmoins, il existe encore des solutions potentielles, ou du moins des tentatives que l’on peut entreprendre. Cependant, je ne vous cache pas que cela sera très difficile. Si vous parvenez à préserver votre patrimoine dans les deux prochaines années, vous pourrez dire que vous avez bien travaillé.
Voici quelques pistes que je peux vous suggérer. Tout d’abord, la diversification, mais pas n’importe laquelle. Il faut chercher des actifs réellement décorrélés les uns des autres. Comme vous avez pu le comprendre dans mes propos, cela n’est pas simple du tout. Pour ma part, c’est pourquoi j’ai investi dans l’immobilier en Turquie, des actions dans l’énergie, une start-up neobank en Suisse, et les crypto-monnaies. Cette diversification peut sembler hétéroclite, mais mon obsession est la décorrélations des actifs, ce qui m’emmène inévitablement loin.
Bitcoin et la Blockchain comme refuges
Le sujet de la débancarisation par le biais de la blockchain est une question qui mérite notre attention. En effet, la blockchain offre une alternative au système bancaire traditionnel. Bien que cela présente des risques, ces derniers diffèrent de ceux du système bancaire conventionnel. Dans le contexte actuel où la direction des impôts en France demande un accès illimité à tous les comptes bancaires, il est judicieux de mettre en place les moyens d’envoyer son argent sur des comptes basés sur la blockchain, que ce soit en dollars ou en francs suisses, ou dans une autre devise. Tout cela est abordé dans ma lettre d’investissement, que je corrige avec Didier Darcet. Nous y abordons la manière de gérer convenablement votre argent, de vous débancariser, et de vous diversifier avec des placements alternatifs afin de tenter de sauvegarder votre épargne. Ce mois-ci, Didier Darcet fait un dossier sur les obligations américaines, tandis que je prépare un dossier sur les solutions à mettre en place en urgence pour tenter d’échapper au rififi bancaire qui se produit actuellement. Il est donc important de mettre en place ces solutions dès maintenant. Pour vous abonner, cliquez sur la fiche qui apparaît en haut à droite de l’écran ou via le lien en description.
En ce qui concerne Bitcoin, il y a un vrai pari à prendre. En effet, Bitcoin plonge lorsque la liquidité en dollars diminue, comme l’a brillamment démontré Didier Darcet avec le graphique ci-dessus. En revanche, lorsque la liquidité est abondante, Bitcoin explose. Toutefois, lorsque la monnaie s’effondre, l’usage de Bitcoin explose également, comme en témoignent les volumes de Bitcoin au Venezuela, en Turquie et au Nigeria. Les populations se tournent vers Bitcoin lorsque la monnaie ne remplit plus ses fonctions, ce qui est tout à fait logique car c’est pour cela qu’il a été conçu. Si cette caractéristique prend de l’ampleur, alors nous aurons peut-être une alternative bien plus pratique. Mais attention, à ce jour, cela reste un objectif non atteint, et il est également possible que Bitcoin échoue et que les volumes s’effondrent. Cette incertitude explique pourquoi les premiers arrivants ont gagné autant d’argent. Encore une fois, le marché ne rémunère que le travail et le risque, et leur décompte se rapproche inéluctablement depuis 2008.
Conclusion
Il est recommandé de diversifier son épargne en investissant dans différentes classes d’actifs, telles que les obligations, l’or, les cryptomonnaies, ainsi que les actifs réels. Ces différents types d’investissements sont abordés dans notre lettre. Toutefois, il est important de se rappeler la sagesse du dicton qui dit : « Il y a des décennies où rien ne se passe ; et il y a des semaines où des décennies se produisent ».
Richard Détente