Depuis l’annonce de la mise en vente de vaccins contre la COVID-19 par au moins trois laboratoires : Pfizer, Moderna et Sanofi, l’or baisse et les actions montent. Nous pouvons néanmoins nous demander si ces vaccins permettront vraiment de sauver l’économie après la pandémie et si une sortie rapide de la crise est possible, comme cela a pu être annoncé. Quels impacts sanitaires, sociaux et surtout économiques vont découler de cette possible élimination du virus ? Est-ce le moment de vendre de l’or et d’acheter des actions ? Nous allons tenter d’y voir plus clair en évoquant la situation des États-Unis, de l’Europe et de la France.
zoom sur la vaccination
Le financement de la recherche
La vaccination dépend avant tout de la recherche scientifique. Mais celle-ci a aussi besoin de financements pour avancer et progresser. La pandémie actuelle stimule considérablement le processus. Une certaine union internationale s’est constituée pour tenter d’éradiquer un mal qui ronge la planète depuis un an. On peut établir un parallèle avec les réactions face à la découverte du virus du SIDA dans les années 1980. La secrétaire d’état américaine à la Santé Margaret Heckler avait annoncé en 1984 la découverte d’un vaccin et son élaboration rapide. Malheureusement, ce vaccin n’est toujours pas disponible en dépit des milliards de dollars alloués à la recherche. Cependant, on note que le SARS-CoV-2 mute moins rapidement que le VIH, ce qui permettra potentiellement une vaccination efficace.
la Typologie d’un vaccin
Actuellement, deux types de vaccins existent. Le plus courant est celui qui a été développé depuis le XIXe siècle à la suite des travaux de Louis Pasteur. L’idée majeure de son procédé est d’inoculer le virus après l’avoir affaibli ou tué. Notre système immunitaire, habitué à celui-ci, peut pleinement y faire face plus tard. Il s’agit d’une technique éprouvée et peu coûteuse. Mais elle montre ses limites en cas de mutation du virus, car il faut alors produire un nouveau vaccin. On le constate d’ailleurs avec la grippe saisonnière, puisque la performance de ce vaccin fluctue selon les années.
La seconde catégorie est plus récente, il s’agit de la technologie de « l’ARN messager ». Elle consiste à fabriquer en laboratoire un morceau du virus nommé ARN et à l’injecter dans l’organisme, afin que celui-ci réagisse immédiatement. Cette technique s’avère particulièrement utile si le virus mute. Elle n’a encore jamais été utilisée à grande échelle, ses conséquences sont donc encore floues.
un vaccin créé rapidement : un pari risqué
La médecine progresse sur le temps long. Il ne sera pas facile de trouver un vaccin pour sauver l’économie de la COVID-19. En général il faut 2 à 5 ans pour évaluer les risques qu’un traitement peut comporter. Les scientifiques émettent des hypothèses et effectuent de nombreux tests sur des animaux ou sur des personnes en fin de vie, avant d’ouvrir le champ d’expérimentation en fonction des résultats. Raccourcir les délais expose à des dangers incalculables et c’est cette problématique qui est en jeu aujourd’hui.
En bref
Oui, il est possible qu’un vaccin puisse sauver l’économie de la COVID-19. Cependant, l’annonce aussi rapide de la distribution de milliards de doses de vaccins expérimentaux peut toutefois inquiéter. C’est pourquoi le gouvernement se protège. Il indique que le traitement sera administré en priorité aux personnes fragiles, soit les plus de 70 ans. Il souhaite ainsi éviter des réactions trop vives en cas d’éventuel scandale sanitaire. L’objectif prioritaire étant surtout de maintenir l’emploi. L’équilibre bénéfice/risque semble avoir été trouvé par nos dirigeants. Actuellement, les marchés sont rassurés par cette promesse d’un ou plusieurs vaccin(s) efficace(s) et plutôt inoffensif(s). Cela signifierait en effet la fin de la crise sanitaire.
l’impact de la covid-19 SUR L’ÉCONOMIE
Quel monde après le vaccin ?
Nous pouvons à juste titre nous demander quelle sera la vitesse d’éradication du virus ? À quoi ressemblera le monde après le vaccin ? Pour reprendre la fameuse expression, quel sera le « monde d’après » ? Car les nombreuses mesures prises durant cette période de pandémie ont réellement déstabilisé l’économie mondiale.
LES Risques
Deux risques majeurs courent. Soit, l’éclosion d’une spirale déflationniste — qui pourrait arriver si les banques centrales ne soutiennent plus les entreprises. Soit, la manifestation d’un phénomène d’inflation forte — cela se produira si les États-Unis et l’Europe continuent à régenter l’économie. Dès lors, des mouvements sociaux radicaux peuvent apparaître et les États useraient d’un pouvoir autoritaire pour les faire cesser. À terme, le risque est l’effondrement des taux de change du dollar et de l’euro face aux monnaies asiatiques notamment. Cette crise ne fait qu’accélérer des problèmes qui étaient néanmoins déjà présents.
LE Rôle tentaculaire de l’État
Aux États-Unis, le pays consomme plus de biens et de services qu’il n’en produit. De plus, avec la crise de la COVID-19, l’état a pris un poids grandissant dans l’économie. Par conséquent, si moins de personnes produisent et paient des impôts et qu’un nombre croissant de personnes dépendent financièrement des aides de l’état, on atteint immanquablement un point de déséquilibre.
L’Union européenne, elle, semble en meilleure forme au niveau économique. Sa balance commerciale est positive et son taux de dépenses publiques dans le PIB est à 40 %. Mais il convient d’être réaliste, l’UE est une construction politique constituée d’états à part entière aux spécificités distinctes . Si cette union venait à disparaître, chaque nation devra gérer seule ses propres difficultés.
Enfin, le cas français interpelle. Le poids de l’état de plus de 60 % est énorme et le déficit commercial, chronique. Cette situation est due en grande partie à la protection de hauts fonctionnaires manquant de courage politique, dont les lois bien souvent ineptes ont des effets négatifs.
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Richard Détente