La pandémie de Covid-19 a accéléré la vision socialiste des grands pays occidentaux. Les États-Unis promeuvent un renforcement de l’État avec un plancher mondial pour l’impôt sur les sociétés, l’augmentation des impôts et de grands investissements publics. L’UE, elle, rêve d’un impôt mondial sur la fortune, d’une taxe carbone aux frontières de son territoire et de dépenses publiques massives pour la croissance. Il s’agit d’opter pour une stratégie étatique protégeant le bien-être de la population, quitte à entraîner petit à petit une soviétisation de l’économie.
États-Unis : du Far West à l’État prospère
Afin de mieux saisir l’évolution de la société, entre le besoin de s’organiser ensemble et la déresponsabilisation de l’individu, observons tout d’abord le poids croissant des dépenses publiques dans le PIB de l’État américain. Néanmoins, en se construisant administrativement, le pays est parvenu à devenir la première puissance mondiale.
Avant 1792, un État américain inexistant
Avant l’écriture de la Constitution des États-Unis d’Amérique en 1792, le pays était pleinement individualiste. La milice privée prévalait sur la force publique et la survie de chacun était difficile. Le film Gangs of New York (2002) de Martin Scorsese retranscrit cette ambiance. À cette époque, le tissu économique était absent, les multiples initiatives privées où chaque individu impose sa propre loi étaient la règle. L’État n’a alors aucune substance. Résultat : la violence et l’insécurité incitent les citoyens à vouloir changer ce monde-là afin qu’il soit viable sur le long terme.
La naissance des États-Unis
Il était alors nécessaire de mettre en place un État garant de la force publique, qui utiliserait la violence légitime pour servir l’intérêt collectif. Les Américains s’émancipent d’abord de la tutelle des Européens. Une constitution et des lois sont rédigées afin de définir un cadre de vie commun favorable au plus grand nombre. Une base morale établie à l’échelle du pays définit ce qui est acceptable ou non. Ces écrits officiels permettent d’affirmer la signification des « États-Unis d’Amérique ».
Le tissu économique commence à se construire, car l’État constitué le permet. Avec le socle culture/valeurs/morale et la mise en place d’un espace de sûreté, les individus se rassemblent, malgré d’inévitables antagonismes. Les affrontements entre groupes politiques divergents culminent avec la Guerre de Sécession. Mais celle-ci a permis d’unir le pays suite à la défaite des sudistes.
L’État protecteur américain se met en place
Dès lors, l’État progresse considérablement et l’économie est fortement renforcée. En effet, celui-là est devenu stable et acquiert peu à peu une véritable capacité à agir. Cette stabilité rassure car elle permet de se projeter dans l’avenir, ce qui bénéficie grandement aux entrepreneurs.
La seconde moitié du XIXe siècle représente une période de croissance très importante pour les États-Unis. Le chemin de fer, par exemple, remplace le transport à cheval (incarné par le service postal de coursiers du Pony Express, symbole de la conquête de l’Ouest).
Le poids de l’État passe alors d’environ 5 à 10 %. Ainsi, une sécurité et une administration minimales sont garanties sur le territoire. Pour schématiser, les entreprises peuvent commencer à voir de nouveaux horizons, malgré un manque d’exploitation du potentiel de croissance du pays. Il est encore nécessaire de renforcer l’État pour inventer les services publics, essentiels au développement fort et de long terme.
Quand les États-Unis deviennent un pays moderne
En dépit des guerres et des graves crises économiques financières du XXe siècle, les USA sont parvenus à prospérer. Le pays s’est doté d’infrastructures de santé, d’éducation et d’un système financier et bancaire moderne. Après la Seconde Guerre mondiale, le poids de l’État atteint les 25 %. La plus grande phase d’expansion économique des États-Unis peut alors démarrer.
Un juste milieu entre État protecteur et État liberticide
Si les citoyens ont besoin d’un État protecteur pour s’épanouir en sécurité, gare aux dérives d’infantilisation. Le poids de celui-ci détermine la vigueur des initiatives individuelles ou au contraire une lourdeur annihilant le dynamisme d’une nation.
Part idéale des dépenses publiques dans le PIB
25 à 35 % de dépenses publiques dans le PIB semble être le chiffre idéal pour une nation. Pourquoi ? L’État agit justement en accomplissant ses missions publiques et le secteur privé peut innover et créer. En effet, celui-ci s’appuie sur des infrastructures pérennes qui assurent le développement humain du pays.
En-dessous de 25 %, la précarité concerne un nombre trop important de personnes. Au-dessus de 35 %, l’État étouffe la création de valeur par le privé. Le graphique des dépenses de l’État dans le PIB indique que la fin des accords de Bretton Woods correspond à un poids étatique proche de la limite des 35 %.
État pesant et déficits : le cas français
La France détient le record mondial de l’imposition et de l’importance de l’État dans l’économie. La période de forte croissance du pays a démarré après-guerre avec un poids étatique inférieur à 35 % et s’est terminée trente ans plus tard avec un taux supérieur à 45 %.
Il est intéressant de constater qu’aux États-Unis et en France, les déficits budgétaires commencent à devenir habituels à partir des années 1970. En revanche, un pays sort du lot : la Suisse. Mais alors, comment ce pays a-t-il réussi à être excédentaire en consacrant environ 35 % de son PIB aux dépenses publiques ?
La soviétisation de l’économie face à l’entreprise privée
La faillite survient dans le secteur privé lorsque l’entreprise ne fonctionne plus, au bout de quelques mois ou années. Il s’agit d’un système darwinien qui permet à un tissu économique de progresser rapidement. Mais comment un État peut déposer le bilan ? C’est un processus dû à différents facteurs sur une période de plusieurs décennies. Ou alors, une révolution survient lorsque son modèle est devenu inefficace. En bref, l’État définit des règles pour donner du sens à sa communauté, mais ne peut pas être un moteur d’innovation. En effet, il ne possède pas cette capacité à trier ce qui marche et ce qui ne marche pas.
Le rôle des entreprises : donner du sens
Néanmoins, ces notions énoncées sont réductrices. Une entreprise a comme mission la recherche du profit dans le respect de la loi, l’État ne pouvant pas inventer l’avenir.
Comme l’être humain souhaite donner du sens à ce qu’il fait, certaines entreprises s’attribuent des missions remarquables, car elles contextualisent leur activité économique au service d’un but bien défini. Par exemple, Danone s’est donné comme but d’« Apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre ».
Grand Angle souhaite ainsi : « Donner des connaissances et des outils aux gens pour les aider à sauver leur épargne en augmentant leur liberté financière ». En économie, il est primordial que toute affaire soit attentive à cette question, car comme l’a dit Alexandre Dumas fils : « L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître ».
Pour en savoir plus sur ce type d’entreprises, consultez l’interview réalisée avec Gilbert LIPPMANN sur notre chaîne YouTube Grand Angle Entrepreneur. Cet interlocuteur est une véritable référence en matière d’accompagnement d’entreprises libérées.
Les dangers d’un État planificateur
L’État a au départ des prérogatives simples : instaurer l’ordre et la stabilité afin de favoriser l’émergence de l’économie dans un cadre acceptable. Cependant, la dérive survient lorsque la population réclame une surprotection de la part des dirigeants politiques. L’initiative individuelle est alors entravée.
Lorsque l’on pousse ce raisonnement à l’extrême, les droits individuels sont abolis au profit des droits de tout le monde. Dès lors, la concentration du pouvoir entre les mains d’un petit groupe de dirigeants mène à la tyrannie. Puis la révolution survient, apportant un changement.
Certains pays déroutent : exemple de la Scandinavie
Néanmoins, en analysant les résultats des pays scandinaves (Suède, Norvège et Danemark), il convient d’apporter une nuance à notre démonstration précédente. En effet, ces nations parviennent à être très performantes économiquement tout en ayant des finances publiques plutôt saines, alors que le poids de l’État représente environ 50 % ! Une variable cachée supplémentaire est à déceler, n’hésitez pas à nous dire laquelle en commentaires de cet article.
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Richard DÉTENTE