Arabie saoudite et Russie : vers une nouvelle alliance stratégique ?

11 avril 2023

L’alliance historique entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis

Récemment, l’Arabie Saoudite a acheté 2,5 millions de barils de pétrole à la Russie en seulement dix jours en mars dernier, ce qui a provoqué un changement radical dans les équilibres géopolitiques mondiaux. Ce fait étonnant montre que l’Arabie Saoudite se détache publiquement de son alliance avec les États-Unis, ce qui est surprenant compte tenu de leur relation historique.

Pour comprendre cette alliance étrange, il est important de remonter au Pacte de Quincy, signé en février 1945 entre le président américain Franklin Roosevelt et le roi Abdelaziz Al Saoud d’Arabie Saoudite. Ce pacte garantissait la suprématie et la sécurité des Saoudiens dans la région en échange de leur engagement à vendre leur pétrole en dollars, avec un droit de préférence en tant que client pour les États-Unis. Ainsi, les États-Unis et l’Arabie Saoudite sont devenus des alliés par intérêts géostratégiques.

Cependant, la guerre en Irak a ébranlé les Saoudiens, qui ont compris que les États-Unis ne garantissaient plus leur sécurité. Saddam Hussein était un ami des États-Unis à l’époque où il travaillait avec la Jordanie pour constituer un axe modéré arabe au début des années 80. Les États-Unis ont également armé les Irakiens dans leur guerre contre l’Iran. Mais les temps ont changé, et la guerre en Irak a alarmé les Saoudiens, qui ont réalisé qu’ils pourraient être confrontés à leurs ennemis régionaux et même devenir une cible des États-Unis, comme c’était le cas pour Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi et Bachar el-Assad. En 2019, lorsque Joe Biden a déclaré qu’il ferait de l’Arabie Saoudite un « paria », cela n’a pas rassuré les Saoudiens.

Le rapprochement entre l’Arabie Saoudite et la Russie

En 2022, la guerre en Ukraine éclate, opposant la Russie à l’OTAN, et a un impact majeur sur les relations entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis. Les Saoudiens se détournent alors publiquement de leur alliance historique avec les États-Unis et se rapprochent de la Russie, provoquant un changement radical dans les relations géopolitiques. Ce changement pourrait avoir des conséquences importantes pour l’avenir de la région et pour les équilibres mondiaux.

Le choix difficile de l’Arabie Saoudite

Il est vrai que l’Arabie Saoudite est confrontée à un choix difficile quant à sa position dans la crise en Ukraine. D’un côté, elle pourrait suivre les sanctions occidentales contre la Russie, ce qui pourrait la mettre en conflit avec la Russie, son principal partenaire en matière d’énergie. D’un autre côté, elle pourrait chercher à coopérer avec la Russie, mais cela pourrait la mettre en conflit avec les États-Unis et l’Union européenne.

La décision de l’Arabie Saoudite dépendra probablement de ses intérêts à court et à long terme, ainsi que de sa perception de la menace que représente les États-Unis. Comme vous l’avez souligné, certains pays pensent que la puissance militaire américaine n’est plus aussi grande qu’auparavant, et cela peut inciter l’Arabie Saoudite à prendre des risques calculés pour poursuivre ses intérêts.

Cependant, il est important de noter que les relations internationales sont complexes et que les choix de l’Arabie Saoudite auront des conséquences sur ses relations avec les États-Unis et l’Occident en général. Il est donc important que l’Arabie Saoudite réfléchisse soigneusement à ses options et prenne des décisions éclairées en fonction de ses intérêts nationaux.

La coopération pétrolière entre la Russie et l’Arabie Saoudite

Il est vrai que les relations entre la Russie et l’Arabie Saoudite ont évolué ces dernières années, avec notamment une coopération renforcée dans le domaine pétrolier. La Russie est en effet devenue le premier producteur mondial de pétrole, et elle cherche à élargir sa base de clients pour réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés occidentaux. De son côté, l’Arabie Saoudite cherche à maintenir sa position de premier exportateur mondial de pétrole, tout en s’adaptant aux évolutions du marché mondial. Les deux pays ont donc intérêt à coopérer pour faire face aux défis actuels de l’industrie pétrolière.

Limites et contradictions dans la coopération entre la Russie et l’Arabie Saoudite

Cependant, il est important de noter que la coopération entre la Russie et l’Arabie Saoudite n’est pas sans limites. Les deux pays ont des intérêts différents et parfois contradictoires, notamment en ce qui concerne la politique étrangère. De plus, la Russie est soumise à des sanctions économiques de la part de l’Occident, ce qui limite sa marge de manoeuvre pour développer ses relations commerciales avec l’Arabie Saoudite et d’autres pays.

En ce qui concerne l’Union européenne, elle est effectivement très dépendante des importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie. Cependant, elle cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en développant des partenariats avec d’autres pays producteurs de pétrole et de gaz, comme les pays du Golfe, l’Afrique et l’Asie centrale. Elle cherche également à réduire sa dépendance aux énergies fossiles en développant les énergies renouvelables et en améliorant l’efficacité énergétique. Ces efforts visent à assurer la sécurité énergétique de l’Europe à long terme, tout en réduisant son impact sur l’environnement.

Il est vrai que la dépendance de l’Union européenne vis-à-vis des hydrocarbures peut poser un problème en cas de pénurie ou de difficulté d’approvisionnement. Cependant, il est également important de noter que l’Union européenne a pris des mesures pour diversifier ses sources d’énergie, en investissant dans des énergies renouvelables et en réduisant sa consommation d’énergie. Il est donc possible de réduire cette dépendance à long terme.

La lettre d’investissement

C’est pourquoi, dans la lettre d’investissement que je corédige avec Didier Darcet, nous vous proposons des moyens de vous débancariser de l’Union européenne. Le problème est réel et d’actualité. À titre d’exemple, dans le cadre de notre entreprise Clean Sat Mining, nous avons réussi à lever un peu plus de 3 millions de francs suisses en crypto-monnaie. Cependant, certains de nos clients ont rencontré des difficultés avec leur banque pour investir. Leur banque a tout simplement refusé de réaliser les virements ordonnés, malgré la bonne volonté de nos investisseurs qui ont signé de nombreux documents. Nous opérons pourtant notre levée de fonds via Mont Pèlerin, un opérateur financier enregistré auprès de la FINMA, l’Autorité des marchés suisses.

En outre, nous vous proposons également dans cette lettre des dossiers sur l’investissement dans l’or ou dans des plateformes de crowdlending, ainsi que deux portefeuilles, le rentier et le tacticien, pour vous donner des pistes afin de protéger votre épargne de la zone euro. Nous sommes satisfaits de notre investissement phare dans les obligations chinoises depuis octobre 2018.

Si cela vous intéresse, vous avez la possibilité de vous abonner gratuitement à notre formation qui expose les fondements de nos réflexions en matière de protection de votre patrimoine. Il est important de rappeler que tout investissement comporte des risques et qu’il est recommandé de bien se renseigner avant de prendre une décision d’investissement.

L’écart de prix entre le pétrole russe et occidental

Pour en revenir au pétrole, on constate logiquement un écart entre les prix du pétrole russe et ceux du pétrole occidental depuis la guerre en Ukraine. Le pétrole russe est négocié environ 25 à 40 dollars de moins, et c’est le prix nécessaire pour que les pays qui en achètent, malgré l’interdiction des États-Unis, acceptent de prendre le risque. En fin de compte, la puissance américaine est aujourd’hui négociable grâce à des sortes de bons de réduction.

Avec tout cela, on comprend mieux pourquoi la Maison Blanche accuse l’Arabie saoudite de trahison. De leur part, cela ne manque pas d’ironie, mais on comprend. Pour en revenir à ce qui vous concerne, en cas de crise bancaire en Europe, je vous recommande vivement la vidéo ci-dessous que j’ai réalisée avec Charles Gave sur le risque systémique bancaire.

Rappelez-vous que le responsable en chef de l’effondrement économique de la Russie, Monsieur Bruno Le Maire, a également appelé les Européens à garder leur calme.

Si vous avez aimé cet article, je vous invite à découvrir l’article « Risques économiques en Europe : une fin de crise possible pour l’inflation ? » qui explore un sujet complémentaire et passionnant.

Richard Détente