L’offensive du Hamas sur Israël – Le choc international
Le samedi matin du 7 octobre, le Hamas, revendiquant les territoires israéliens de la Palestine, a lancé une offensive d’envergure considérable. Plus de 5 000 roquettes ont été tirées en direction d’Israël, auxquelles se sont ajoutés un grand nombre de commandos ayant pénétré par voie terrestre et maritime pour attaquer des cibles à la fois militaires et civiles. La communauté internationale est profondément choquée par ces événements, et elle se polarise de plus en plus d’un côté ou de l’autre de ce conflit. Au-delà de l’historique du conflit israélo-palestinien, qui sera abondamment rappelé par les médias dans les jours à venir, je souhaiterais, à ce stade, discuter des répercussions sur l’ordre international, en particulier au sein des BRICS, qui se trouvent profondément divisés sur cette question.
Au-delà de la souffrance des populations prises une fois de plus en otage, je voudrais présenter une analyse des conséquences de ces événements graves dans un monde où la mondialisation se régionalise parallèlement à des confrontations de plus en plus directes entre les grandes puissances. Enfin, nous examinerons comment l’Europe pourrait être touchée par ce conflit, qui ne semble être que le prélude à une guerre potentiellement longue.
Commençons par considérer que la violence des actes et des images diffusées sur Internet par le Hamas laisse clairement penser qu’il s’agit d’une agression minutieusement planifiée pour révolter l’ensemble du monde. Un exemple marquant est le massacre méthodiquement perpétré sur 250 jeunes Israéliens, pris au dépourvu lors d’une fête en plein air. Cet événement évoque inévitablement le triste épisode du Bataclan, mais avec un nombre de victimes deux fois plus élevé. Toute personne raisonnée admettra qu’un tel acte, revendiqué de manière aussi crue, n’apporte aucune contribution à la cause des habitants de la bande de Gaza, en attente de la reconnaissance de leurs souffrances. Ce genre d’acte ne suscite que le plus violent des ressentiments.
À cela s’ajoutent des meurtres perpétrés par des djihadistes à bord de pick-up dans les villages proches de la frontière, visant des femmes et des enfants… La réaction du Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahou, ne s’est pas fait attendre. Il annonce dans la foulée qu’il procédera au nettoyage de la zone et que l’ennemi paiera un lourd tribut, en particulier dans la bande de Gaza. Mais quel pourrait bien être l’objectif de ces assauts meurtriers ?
Le monde CHANGE et se reconfigure RAPIDEMENT
Étant donné qu’une opération d’une telle envergure est hors de portée du Hamas sans soutien, tous les regards se tournent vers l’Iran, un soutien majeur du Hamas palestinien. Mais quel est le problème avec l’Iran, et pourquoi plonger Israël dans l’horreur aujourd’hui ? Sans entrer dans les détails de la haine historique entre l’Iran et Israël, un sujet que nous avons déjà abordé sur Grand Angle Éco ces derniers mois, il est essentiel de comprendre que le monde évolue rapidement et se réorganise.
Rappelez-vous de la photographie ci-dessus dont nous avons déjà discuté. À gauche, le ministre des Affaires étrangères iranien serre la main du ministre des Affaires saoudiennes, avec le soutien du ministre des Affaires chinois, qui agit comme chef d’orchestre de cette réconciliation inattendue. Plus surprenant encore, les États-Unis et l’Union européenne sont absents de ces négociations, ce qui constitue une véritable claque diplomatique pour les États-Unis. Notre interprétation est que les BRICS, principalement la Chine et l’Arabie Saoudite, œuvrent à la construction de la paix au Moyen-Orient pour plusieurs raisons, dont le développement économique, la sécurisation des routes de la soie et la réduction de la dépendance au dollar au sein des BRICS, afin de favoriser la prospérité au Moyen-Orient et en Asie.
En conséquence, la guerre a pris fin au Yémen, en particulier. De plus, l’Arabie Saoudite et la Chine ont progressivement apaisé les tensions avec Israël, qui reste une puissance nucléaire et, du point de vue des pays arabes, un avant-poste de l’Occident dans leur sphère d’influence. Alors que cette situation pourrait sembler acceptable pour les pays arabes, il est illusoire de penser qu’elle convienne à l’Iran, dont les déclarations hostiles envers Israël n’ont pas diminué. En alimentant les flammes de la haine et en permettant à la barbarie de sévir, tous les pays du monde sont contraints de radicaliser leur position et de choisir un camp.
Des représentants du Hamas et du Hezbollah ont déclaré au Wall Street Journal que l’Iran les avait aidés à planifier ces attaques depuis des mois. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, n’a pas démenti, au contraire, il a affirmé soutenir la légitime défense de la nation palestinienne, des paroles d’autant plus engageantes qu’il assimile ces actes perpétrés par des djihadistes à cette légitime défense.
Emmanuel Macron a déclaré que la France se tenait aux côtés d’Israël, une position partagée par tous les autres partis, à l’exception de La France insoumise, qui se trouve dans une situation difficile, partagée entre la réalité des faits et une partie de son électorat pro-palestinien. Le Qatar et l’Arabie Saoudite ont exprimé leur soutien aux Palestiniens, tout en accusant Israël d’être le seul responsable de ces attaques, les plaçant ainsi dans l’embarras, contraints de choisir un camp de manière radicale. Les observateurs voient leurs efforts récents visant à normaliser les relations avec Israël s’effondrer, alors qu’ils s’orientaient progressivement vers une approche plus axée sur les affaires et donc moins clivante.
L’Inde, pour sa part, a exprimé sa profonde consternation et sa solidarité envers Israël. Contrairement à ce que certains médias en France laissent entendre, le monde n’est absolument pas « quasi unanime » dans son soutien à Israël. Au contraire, il est profondément divisé, selon que l’on exprime son soutien au monde arabe ou à l’Occident. Seules la Turquie, la Chine et la Russie ont adopté une position officielle relativement neutre. Erdogan a appelé les deux parties à agir de manière raisonnable pour préserver les espoirs de paix dans cette région, tandis que la Russie, par le biais d’un de ses hauts diplomates, a appelé à la retenue pour les mêmes raisons.
En ce qui concerne la Turquie et la Russie, il reste à déterminer s’ils ont joué un rôle dans ces attaques ou non.
Un nouveau front pour une nouvelle guerre froide ?
Du point de vue de la Russie, qui fait déjà l’objet de sanctions significatives de la part de l’Europe et des États-Unis, il est indéniable que ce conflit contribue à relâcher la pression militaire sur l’Ukraine, car les pays occidentaux vont devoir partager leur soutien, tant sur le plan militaire que médiatique, entre l’Ukraine et Israël. Il convient de rappeler qu’aux États-Unis, une crise institutionnelle s’est manifestée au Congrès, car une part de plus en plus importante des représentants souhaite réduire leur soutien à l’Ukraine. Par conséquent, la guerre en Israël n’est pas une bonne nouvelle pour le président ukrainien.
De son côté, la Chine pourrait avoir des intérêts contradictoires dans cette crise. D’une part, cela compromet les efforts de paix qu’elle a entrepris dans la région depuis des années. Mais d’autre part, étant ni en Occident ni dans le monde arabe, elle pourrait percevoir à plus long terme des avantages en termes de puissance : premièrement, cela pourrait contraindre les forces américaines à se disperser sur un front supplémentaire, outre l’Ukraine, ce qui pourrait servir ses intérêts, notamment en ce qui concerne Taïwan. Deuxièmement, dans le cas où le monde arabe couperait ses liens avec l’Occident, un immense réservoir d’énergie pétrolière s’ouvrirait à la Chine. À court terme, elle n’en aurait peut-être pas besoin, mais à plus long terme, cela constituerait un atout redoutable. Par conséquent, la Chine a tout intérêt à adopter une position subtile vis-à-vis de ce conflit.
Enfin, les États-Unis se sont déclarés sans surprise totalement engagés aux côtés d’Israël. Le ministère de la Défense américain a déjà annoncé que dès le 8 octobre, l’USS General Ford, un porte-avions américain, serait déployé avec sa flotte de navires de guerre, accompagné de nombreuses armes, dont des missiles destinés au bouclier de défense israélien. L’efficacité de ce bouclier commence à diminuer en raison du grand nombre de roquettes tirées par le Hamas et ses alliés.
Israël et le grand risque pour la bande de Gaza
Pour la suite, le grand risque actuel réside dans la possibilité qu’Israël décide de vider la bande de Gaza, voire d’expulser tous les Palestiniens qui y résident. La bande de Gaza, située au sud-ouest d’Israël, est un territoire palestinien sous le contrôle du Hamas, à partir duquel l’attaque a été lancée. Cette zone, abritant 2 millions de Palestiniens, constitue à la fois l’une des principales sources des attaques terroristes dirigées contre Israël et un territoire habité par une population civile qui ne peut être tenue responsable des actions de son gouvernement.
Cependant, l’intention de l’armée israélienne est très claire : mettre fin au règne du Hamas, ce qui implique de reprendre le contrôle de la bande de Gaza pour garantir la sécurité d’Israël. Ainsi, l’ensemble de la région est soumise à un siège de la part d’Israël, privée d’eau, d’électricité, et de toute autre ressource, jusqu’à ce que cette crise trouve une solution. Il est à noter que ce territoire est déjà soumis à un blocus imposé par Israël depuis 2007, consécutif à la prise du pouvoir par le Hamas. Ce blocus, qui a entraîné des conditions de vie difficiles pour sa population, est l’un des éléments du conflit israélo-palestinien.
Cependant, si l’armée israélienne devait entrer dans Gaza pour chasser le Hamas par la force, et par conséquent ses habitants, cela constituerait une grave escalade du conflit à plusieurs égards. Tout d’abord, 2 millions de Palestiniens se retrouveraient sur les routes, avec toutes les tragédies humaines que cela impliquerait pour cette population. De plus, des représailles d’une telle ampleur pourraient conduire le monde arabe à se radicaliser encore davantage face à l’Occident, avec toutes les conséquences imprévisibles que cela pourrait entraîner. De plus, il n’est pas du tout exclu que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, vienne intensifier le conflit en lançant des attaques par le nord du pays. Enfin, ce conflit pourrait s’étendre à la Cisjordanie, que ce soit par une prise de contrôle de l’armée israélienne ou par des attaques palestiniennes.
En somme, les conséquences potentielles de ce conflit, que beaucoup envisagent déjà comme évoluant vers une guerre, sont vastes et très incertaines à l’heure actuelle.
Les répercussions sur l’Occident et surtout l’Europe
Dans un scénario où ce conflit deviendrait de plus en plus clivant, il est effectivement probable que le monde arabe prenne des mesures de rétorsion concernant l’approvisionnement en pétrole de l’Occident, en particulier de l’Europe, car les États-Unis sont relativement autonomes sur le plan énergétique. Le pire n’est jamais certain, mais les marchés commencent déjà à montrer des signes de nervosité face à cette perspective, qui n’est peut-être pas aussi lointaine qu’on pourrait le croire.
Je vous encourage donc dès à présent à vous préparer au pire en envisageant de commander votre fioul ou du bois en prévision de l’hiver. L’anticipation permet de limiter votre propre risque, tout en réduisant le risque de longues files d’attente en cas d’une véritable crise énergétique.
Dans un tel scénario, la position de l’Europe serait effectivement catastrophique, car elle se retrouverait coupée de l’approvisionnement en énergie en provenance de la Russie, mais aussi du Moyen-Orient. Cela entraînerait une profonde récession pour l’Union européenne.
Il est essentiel d’adopter une attitude prudente, car l’ampleur de cette crise pourrait être en train de se dessiner sous nos yeux. Il est clair que ces attaques injectent une dose considérable de chaos dans la géopolitique de la plupart des pays du monde.
Dans cette situation, qui malheureusement présente de nombreuses similitudes avec la situation politique du début du 20e siècle, il est essentiel de maintenir une approche aussi rationnelle et dépassionnée que possible. C’est là où réside la véritable force de cette attaque. Face à une telle horreur, la tentation de la loi du talion est particulièrement forte en Israël, et émotionnellement, cela peut se comprendre.
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En ce qui concerne les indicateurs à surveiller, il est important de noter que le prix d’équilibre du pétrole pour l’économie européenne est d’environ 80 $. Au-delà de ce seuil, la récession est inévitable. En ce qui concerne les marchés obligataires, une hausse durable des prix du pétrole pourrait entraîner une augmentation de l’inflation bien au-delà de ce que nous connaissons actuellement, avec deux conséquences majeures.
La première concerne d’énormes déficits budgétaires qui pourraient contraindre la Banque centrale européenne et éventuellement la Réserve fédérale à reprendre une politique d’assouplissement quantitatif massif, avec toutes les conséquences que cela aurait sur la monnaie. Cela entraînerait une baisse de l’euro et une hausse du dollar, comme c’est généralement le cas en temps de crise.
La deuxième conséquence concerne un marché obligataire qui pourrait encore se dégrader davantage. Les obligations européennes et américaines ont déjà subi une chute d’environ 40% depuis 2020. Cela pourrait devenir bien pire. Le problème de l’effondrement des marchés obligataires, au-delà des pertes financières pour leurs détenteurs, réside dans l’effondrement des marchés de l’épargne à long terme, qui ont été un moteur de la prospérité de l’Occident.
Il faut comprendre que l’épargne à long terme est essentielle pour le développement économique à long terme. Lorsque vous disposez de marchés obligataires stables à long terme, avec des obligations à 10 ans voire à 20 ans, votre pays peut mettre en place des systèmes de retraite, des assurances crédit et des produits dérivés qui permettent à de nombreuses entreprises de planifier et de favoriser la croissance. En cas d’effondrement de ces marchés obligataires, il en résulterait une crise profonde pour l’Occident, car elle perdrait un pilier essentiel de son modèle économique.
En somme, cette crise a un impact majeur sur les BRICS et l’Union européenne. Pour mieux comprendre à quel point l’approvisionnement énergétique, déjà sous tension en Europe, pourrait déclencher une crise bien plus grave que celle de 2008, je vous encourage à visionner la vidéo ci-dessus qui en discute en détail.
Richard Détente