Les États-Unis et les pays riches de l’Union européenne sont en déclin. Plusieurs indicateurs, dont trois en particulier, ont retenu notre attention. Le premier tient à la chute structurelle des taux d’intérêts à 0 %, signifiant que l’avenir n’a plus de valeur. Le deuxième signale notre propension à vivre au-dessus de nos moyens, comme en témoigne le fait que la consommation représente environ 70 % du PIB. Le dernier indicateur réside dans la chute de l’euro et du dollar. Dans ce contexte de déclin, maintes pistes et réflexions ont été développées pour trouver la meilleure façon de renouer avec la croissance. Parmi ces réflexions a vu le jour une théorie monétaire moderne, en conjonction avec le « Great Reset ».
3 groupes d’individus en Europe et aux États-Unis
Les survivalistes
Le premier est formé de ceux qui ont perdu espoir. Ils voient les grandes difficultés de ce monde, le manque d’énergie et le réchauffement climatique comme des obstacles insurmontables. Ils se replient sur eux-mêmes et sortent du système physiquement ou mentalement. C’est le profil que l’on peut qualifier de survivaliste.
Les faux-intellectuels
Le deuxième groupe est composé des faux intellectuels. Ils n’ont plus aucun contact avec le réel. Ils n’ont jamais pris de risques de leur vie — ils sont bien souvent fonctionnaires — parce que la prise de risques les terrifie. Pour eux, la véritable raison des difficultés de nos sociétés a une origine : un manque de planification par l’État.
Ces faux intellectuels n’aiment pas le peuple et s’en méfient énormément. Pour eux, les citoyens sont incompétents et inaptes à se gouverner eux-mêmes. Leur objectif est de vivre aux dépens des autres en échange de leur capacité naturelle et légitime, selon eux, à diriger le monde.
La meilleure incarnation de l’idéologie de ces personnes se trouve dans les grandes instances internationales comme le FMI ou les forums économiques mondiaux du type forum de Davos. Ce sont ces gens-là qui nous réinventent le communisme à travers le monde sous une forme ou sous une autre. On les appellera la classe des « parasites ».
Les entrepreneurs
Enfin, le dernier groupe se compose de personnes dont les membres savent qu’ils ne savent pas grand-chose sur le destin du monde mais qu’à leur échelle, à l’échelle de leur vie quotidienne, ils sont conscients des opportunités à saisir pour l’améliorer. À défaut d’avoir toutes les réponses, ils essaient des choses. Parfois ils se trompent mais plus souvent ils réussissent et apprennent dans ce processus d’essais-erreurs.
Zoom sur les capitalistes de terrain
Au cours des deux derniers siècles, la productivité de ces entrepreneurs, c’est-à-dire l’augmentation de la création de la richesse, a été d’environ 10 % par an. Et cela, en dépit de la pression de la classe des parasites regorgeant d’idées pour les empêcher de vivre leur vie. Imaginons le résultat si on les avait laissés tranquilles…
Et nous voici maintenant à notre époque où nos élites « parasites » ont réussi à devenir la principale force qui dirige les USA et certains pays d’Europe.
Ces dernières années, ils ont formalisé leur vision dans ce qu’ils appellent : le Great Reset. Il s’agit d’une vision de l’avenir tout à fait cauchemardesque pour les capitalistes de terrains et les pessimistes du premier groupe. Via ce « Great Reset », les faux-intellectuels ont élaboré la grande idée mortifère de la théorie monétaire moderne.
Great Reset : un plan en 3 parties
1 – Abolition de la propriété privée
Du point de vue du groupe des « parasites », posséder quelque chose c’est avoir une responsabilité, et par conséquent, prendre des risques. Or, puisque nos élites sont intolérantes au risque, leur idée est donc de ne rien posséder. Tout doit être la propriété de l’État et tout le monde pourra utiliser les choses disponibles dans le pays en fonction des critères définis par l’État. Bien sûr, l’État c’est eux.
2 – Fin de la souveraineté
Dans cette optique, ni les États-Unis, ni aucun autre pays n’aura le contrôle de ses lois et de son destin. Encore une fois, la souveraineté renvoie à la prise de risques, monstre honni des faux intellectuels et, donc, à éliminer.
Par conséquent, à la place d’États souverains, doivent émerger des instances collégiales dans lesquelles tous les fonctionnaires de tous les pays du monde s’occuperont de la marche du monde : FMI, ONU et autres Forums économiques mondiaux. Évidemment, ces instances sont aussi éloignées des réalités du terrain que de celles du peuple. De cette vision idéale doit découler, dernière étape, un monde merveilleux où nous n’aurions plus ni faim, ni froid, où le réchauffement climatique aura été vaincu, tout comme la pauvreté et tout ce qui est difficile à vivre. La pollution elle aussi, évidemment, aura été éradiquée, et tous les réfugiés du monde pourront se rendre où bon leur semble et trouver du travail rapidement.
3 – Meilleurs emplois + niveau de vie plus élevé = paradis sur Terre
Dans son livre La présomption fatale : les erreurs du socialisme, le célèbre économiste de l’après-guerre Friedrich Hayek expliquait que le propre des socialistes est de nier la complexité du monde et d’entretenir l’illusion que l’on peut rationaliser le monde dans ses moindres détails. Pour cela il suffirait simplement de donner plus de pouvoir et d’argent à nos élites.
Ils adoptent une logique tout à fait inverse de celle des capitalistes, laquelle consiste à partir du principe que l’on ne sait pas tout et qu’il appartient à chacun de faire ses propres essais pour construire sa réussite.
D’ailleurs, la conclusion de la synthèse du « Great Reset » de nos faux intellectuels est tout à fait éloquente. Si, à l’avenir, nous devons tenir compte des défauts de nos démocraties, il ressort, du point de vue des « parasites », qu’il faut plus d’élus détenant plus de pouvoir, tandis que, du point de vue des capitalistes, il conviendrait, au contraire, de se débarrasser de la grande majorité de nos élus qui sont soi-disant nos représentants alors qu’ils ne représentent plus le peuple depuis longtemps.
Théorie monétaire moderne : la monnaie devient un outil de contrôle des populations
L’idée fondamentale de cette théorie est que l’État peut utiliser le pouvoir monétaire, non pas pour mettre à disposition un outil d’échange économique au secteur privé, mais bel et bien pour accomplir une vision politique. La monnaie est considérée comme un monopole de l’État qui a la capacité de contraindre tout le monde à l’utiliser. C’est bien le mot contraindre qu’il faut retenir.
Par exemple, si l’État pense qu’il faut produire plus pour maximiser l’emploi et stabiliser l’économie, alors le « parasite en chef » ouvrira son manuel de la théorie monétaire moderne, qui lui indiquera de baisser les taux d’intérêts. Pour cela, l’État doit disposer d’outils contraignants pour forcer les taux à baisser. Aujourd’hui cela se fait grâce aux banques centrales, par l’intermédiaire des banques commerciales. Mais ce n’est pas un système aussi directif que le voudrait notre classe de « parasites ». Ainsi émerge l’idée de monnaies numériques sous le contrôle des banques centrales.
Grand Reset contre revenu universel, et après, taisez-vous les pauvres !
Pour ces gens-là, un revenu universel permettrait de tuer toute velléité du peuple à contester le pouvoir en place. Dans la Rome antique, les parasites de l’époque l’avaient déjà compris avec le slogan « du pain et des jeux ». D’ailleurs, ce slogan est apparu vers l’an 100, soit à partir du moment où l’empire romain a cessé de s’agrandir et a amorcé son déclin qui aboutira à sa chute (du moins pour ce qui concerne sa partie occidentale) en 476.
Un dollar ou un euro numérique contrôlé par les banques centrales permettrait de mettre en œuvre facilement un revenu universel de base. Les impôts pourraient être prélevés directement, sans possibilité d’y échapper, qu’ils soient consenti ou non par le peuple.
En résumé, retenons que le « Great Reset » et la Théorie monétaire moderne ne sont que les deux faces d’un même délire, imaginé par des gens qui n’ont aucune utilité pour la société, mais qui ont pour objectif de vivre confortablement aux dépens de celle-ci.
Ainsi, la lettre d’investissement que je co-rédige avec Guillaume ROUVIER, et avec la participation de Charles GAVE, évoque les marqueurs de fin de crise qui viendront évidemment de la Chine, et, dans la rubrique cultur’invest, nous vous indiquons un portefeuille-type à détenir pour y faire face. Bien sûr, dans les numéros précédents vous saurez comment acheter des obligations chinoises puisque c’est le seul marché obligataire issu d’une puissance mondiale sur lequel il est encore intéressant d’investir.
Regardez cette vidéo pour en savoir plus sur les projets en préparation de nos intellectuels « éclairés » :
Richard DÉTENTE