Le débat sur l’inflation fait rage parmi les économistes de la télévision et nos dirigeants. Commençons par souligner que ces deux professions : économistes de plateau et politiciens, ont en commun de s’intéresser bien plus à ce que nous pensons qu’à la réalité économique. Il faut donc revenir à l’essentiel : qu’est-ce que l’inflation? et surtout, qu’est-ce que ce n’est pas?
L’inflation n’est pas la hausse des prix !
Les banques centrales et autres institutions financières définissent généralement l’inflation comme la hausse des prix. Comme il n’est pas si facile de définir ce qu’est la hausse des prix, l’institut statistique de chaque pays définit son propre indice de prix standard. Pourtant, si nous nous référons au mot inflation, ce n’est pas du prix dont il s’agit, mais bel et bien de la quantité de monnaie.
L’inflation est un synonyme d’expansion. En astronomie, on parle de théories inflationnistes, pour parler de l’expansion de l’univers. L’inflation est un phénomène d’expansion de la masse monétaire et rien d’autre.
Raison pour laquelle Milton Friedman disait « l’inflation est toujours et partout, un phénomène monétaire ». Il ne peut en être autrement puisque c’est la définition même de ce concept. Il a également ajouté « elle est créée ou stoppée par les banques centrales ». Ce qui est une logique imparable, puisque seules les banques centrales sont autorisées à modifier la quantité de monnaie en circulation.
Nous n’avons pas le droit de créer la monnaie des banques centrales, ni même d’inventer la nôtre, sous peine de nous exposer à une condamnation judiciaire. La monnaie est sacrée, nous n’avons pas le droit d’y toucher.
La hausse des prix
La hausse des prix est seulement une seconde conséquence potentielle de l’inflation. Le problème est qu’entre la phase d’inflation et la hausse générale des prix, il se passe toujours beaucoup de choses. Cet article s’appuie sur celui de Charles Gave, publié sur l’institut des libertés, car Charles Gave est l’un des grands financiers des marchés financiers, qui a connu la dernière crise inflationniste des années 1970. Il nous a raconté comment, quand il était au début de sa carrière, l’inflation s’est produite et a durement frappé les économies occidentales.
Comme nous l’avons souvent dit, la création de monnaie ne crée pas de valeur. L’invention de la monnaie permet de libérer une création de richesse, car elle permet au boulanger et au boucher de coopérer plus facilement, pour s’échanger du pain et de la viande, mais ce n’est pas la création de monnaie qui pourra faire grandir le veau du boucher plus vite.
Nous avons la chance de vivre à une époque où l’interdiction de la création monétaire en dehors des banques centrales a littéralement été brisée par l’invention de la crypto-monnaie. Pour en savoir plus sur l’investissement dans les crypto-monnaies, nous vous recommandons la lecture de cette page qui présente notre lettre d’investissement Blockchain : https://grandangleeco.com/decouvrez-la-lettre-grand-angle-blockchain/
La question de la supply, c’est-à-dire la quantité de Tokens émis lors de la création d’un projet et durant sa durée de vie, est une question cruciale pour chaque crypto-monnaie. D’ailleurs, cet indicateur est une des premières informations que vous trouvez sur les sites qui listent les crypto-monnaies.
Quelle est la quantité totale, la quantité en circulation et la quantité maximale? Ces données sont généralement fixées au lancement du projet, pour rassurer les investisseurs.
De temps à autre, il y a aussi des cryptos dont la quantité totale n’est pas fixée, mais ce sujet est étroitement suivi et fait l’objet d’intenses débats. D’ailleurs, pour beaucoup de personnes dans la crypto, si la supply n’est pas connue à l’avance, cela pourrait être une arnaque.
Pourquoi l’inflation de la masse monétaire est-elle un sujet maltraité par les grandes monnaies ?
L’impression monétaire permet de transformer le stock de confiance dans un pays en argent. Lorsque vous imprimez de l’argent, vous « vendez » une partie de la confiance, et ce phénomène d’usure de la confiance prend du temps, et les prix élevés n’apparaissent pas partout de la même façon.
Sur le graphique ci-dessus, nous pouvons voir l’indice des gilets jaunes développé par Didier Darcet et Charles Gave. L’indice des gilets jaunes est composé pour un tiers des prix de l’immobilier, pour un tiers des produits alimentaires et pour un tiers des prix de l’énergie. L’indice s’appelle « des gilets jaunes », car il est plus proche de la réalité vécue par les classes populaires, qui mettent des gilets jaunes pour manifester sur les rond-points, que l’indice d’inflation habituel, celui de l’INSEE, qui met en avant les produits électroniques de haute technologie, comme les ordinateurs. Par ailleurs, l’indice d’inflation de l’INSEE minore considérablement le poids de l’énergie et de l’immobilier, indispensables à toute famille normalement constituée.
En regardant ce graphique de l’indice des gilets jaunes, ce que nous remarquons avant toute autre chose, c’est le reflet du sentiment d’inflation ressenti par la population, tandis que les économistes de la télé, s’évertuent à pointer du doigt l’indice de l’inflation, qui correspond bien plus à leur classe sociale de cadres bien payés.
Qu’est-ce que tout cela nous dit sur l’inflation à venir ?
Tous nos dirigeants s’efforcent de nous expliquer que la hausse des prix est temporaire, car elle est due aux goulots d’étranglement économiques auxquels nous sommes confrontés. D’ailleurs, regardons de plus près l’état des prix du bois, qui ont explosé à la hausse au début de 2021. (voir graphique ci-dessous).
Les goulots d’étranglement étouffent largement l’économie, au point du choc que la crise des mesures anti-covid a infligé à l’économie. Par contre, la résolution de ces problèmes logistiques à l’échelle mondiale ne supprime pas le problème de l’inflation de la masse monétaire.
Ce phénomène est fortement masqué par le poids gigantesque du dollar et de l’euro dans le monde. Les obligations chinoises surperforment les obligations US et Europe depuis presque dix ans, sans discontinuer. La hausse des rendements obligataires chinois ces deux dernières années, n’est qu’une accélération de ce phénomène.
Le cas du dollar et l’euro
Aujourd’hui, le dollar et l’euro profitent encore d’un statut confortable pour dissimuler la crise. Mais Charles Gave et Didier Darcet, suspectent très fortement que les banques centrales étrangères aux USA ont fortement ralenti leurs achats d’obligations US, pour se rabattre sur la bourse américaine, qui serait perçu comme une solution de repli, car il n’y pas une meilleure solution, pour recycler les dollars qu’elles ont entre les mains.
Les GAFAM et le S&P 500 peuvent être considérés comme ayant une meilleure qualité que les obligations américaines. Certes, le taux d’inflation actuel de 7 % aux États-Unis est inquiétant et pourrait diminuer, au moins temporairement. Par contre, cela ne changera rien au transfert de la confiance qui se fait du dollar et de l’euro vers l’Asie et vers d’autres actifs réels.
Nos banquiers centraux et nos dirigeants incitent et orchestrent le plus grand transfert de richesse de la classe moyenne vers les très riches, et de l’Occident vers l’Asie, que nous ayons jamais vu. Tout cela est inapproprié, il est donc de notre responsabilité de mesurer l’impact et de nous adapter.
La lettre d’investissement
C’est pourquoi dans notre lettre d’investissement que nous corédigeons avec Didier Darcet, nous vous proposons une stratégie claire, pour diversifier votre épargne au-delà de l’euro, du dollar et des actifs sous leur emprise.
Au-delà des problèmes d’épargne, dont nous parlons beaucoup sur Grand Angle, c’est le niveau de vie de la classe populaire qui nous inquiète le plus, car cela nous rappelle que ces personnes représentent une bonne partie du peuple. De plus, cela met en évidence que la classe moyenne, que l’on qualifie de moyenne, a été coupée en deux:
Une bonne partie est devenue ce que nous appelons les gilets jaunes, et une plus petite partie a vu ses revenus augmenter. C’est un phénomène issu de la mauvaise gestion de la mondialisation ; au lieu de rentrer dans la compétition, c’est-à-dire refuser de financer notre consommation par la dette et devenir plus compétitifs, nous avons vécu au-dessus de nos moyens en constituant de grands déséquilibres.
Cela se traduit par une augmentation structurelle des déficits commerciaux. Comme nous ne sommes pas tous égaux devant le capitalisme, qui consiste à vendre notre tissu industriel, les plus proches de l’administration s’enrichissent et le français ordinaire perd la compétition de la mondialisation.
La courbe dite d’éléphant donne une bonne représentation de ce phénomène. Elle représente la hausse du niveau de vie entre 1988 et 2008, par groupes de revenus dans le monde. Toutes les élites sont à droite, tandis que la classe ouvrière est au pire endroit possible.
Enfin, dans les pays en développement, comme la Chine qui a fait de gros efforts pour mettre leur pays à niveau, le niveau de vie a considérablement augmenté. Certes, pas autant que les initiés, bien sûr, mais il y a un changement significatif.
Conclusion
Notre conseil, pour ne pas vous tromper si vous avez de l’épargne, est de ne pas laisser pas les élites s’occuper de votre patrimoine et le gérer vous-même.
Si vous n’avez pas d’épargne de côté, le mieux que nous puissions vous proposez est de vous éloigner le plus possible de tous ces systèmes d’aide et d’incitation que l’état vous propose et lancez-vous dans la création d’entreprise. Soyez créatifs et croyez en vous, car vous êtes votre meilleur espoir.
Richard Détente