ChatGPT et IA : tous au chômage ? Ami ou ennemi ?

9 mars 2023

Allons-nous tous finir au chômage à cause des IA ?

ChatGPT fait ressurgir tous les fantasmes merveilleux, mais aussi terrifiants, que l’on peut trouver sur l’intelligence artificielle, car cette nouvelle technologie dépasse les capacités de calcul des technologies existantes.

En termes économiques, cela se traduit par la promesse d’une plus grande marginalisation des travaux intellectuels les plus basiques.

ChatGPT promet d’avoir à votre disposition un assistant pas très intelligent, mais qui fait instantanément tout ce que vous lui demandez.

Alors que nous réserve les IA ? le meilleur des mondes, ou le pire ?

La révolution de l’intelligence artificielle = + d’activité !

L’intelligence artificielle (communément appelée IA), à la jonction de l’informatique et de la neurobiologie, est née du mouvement cybernétique au milieu des années 1950 et révolutionne notre monde à grande vitesse. Des voitures autonomes, des robots industriels, des systèmes de recommandation ou de reconnaissance, les IA sont de plus en plus présentes dans notre quotidien à travers les objets connectés.

Quel est l’impact des IA de dernière génération, sur notre économie, notre travail et notre société ?

Dans cet article, nous explorerons les bénéfices potentiels des IA et les effets de la destruction créatrice évoquée par Joseph chumpeter.

Depuis quelques semaines, on entend régulièrement parler de ChatGPT produit par OpenAI, et plus récemment de la réponse de Google au projet Bard. Les succès dans la résolution de problèmes nommé « NP-complet« , tels que les jeux de plateau de type échecs ou les jeux de GO, sont une véritable avancée dans ce domaine.

C’est intéressant de constater que les avancées technologiques ne produisent pas du chômage, mais au contraire, une augmentation de l’activité. Dans le bâtiment par exemple, il faut 5 fois moins de personnel dans les bureaux d’études, depuis que les planches à dessiner ont disparu au profit des ordinateurs et des logiciels de DAO.

Qu’avons-nous constaté depuis ?

Que les rendus des bureaux d’études sont bien plus complets. Actuellement, on est capable de modéliser des bâtiments en 3D à des tarifs compétitifs, ce qui était impensable sans ordinateur.

Certes, la qualité au travail s’est détériorée pour de nombreuses personnes dans le bâtiment, mais ce n’est pas forcément dû aux progrès techniques.

Je m’attends à une dégradation du tissu économique, liée au poids de l’État dans l’économie et à d’autres facteurs comme cette hérésie du « droit à la paresse ». Cumulez tout cela avec l’explosion des normes, et vous comprendrez pourquoi le moral des employés baisse au travail.

Dans le secteur du cinéma, en 20 ans les avancées technologiques comme le matériel de captation et les logiciels d’effets spéciaux ont été fulgurantes. Au début des années 2000, il aurait été impossible de concevoir un film comme Avatar 2 .

Dans de nombreux domaines, les coûts de production ont également chuté, ce qui rend la réalisation d’une dizaine de vidéos par semaine abordable pour une petite entreprise comme « Grand Angle Production ».

Ce qui est arrivé au cinéma, notamment le remplacement des métiers intellectuels, se généralise à de nombreux secteurs économiques, mais nous continuerons à produire plus, tant que notre stock d’énergie et de matières nous le permettent.

Détruire pour mieux créer, c’est l’évolution permanente

Joseph Schumpeter nous explique qu’en économie, la destruction d’activité en place est créatrice d’encore plus d’activité économique.

En plus de Joseph Schumpeter, parlons de Leigh Van Valen qui a énoncé l’hypothèse de « La Reine Rouge », qui tire son nom de la reine d’Alice au pays des merveilles. Voici l’énoncé : « l’évolution permanente d’une espèce est nécessaire pour maintenir son aptitude face aux évolutions des espèces avec lesquelles elle coévolue ».

Pour survivre, il faut s’adapter et pour s’adapter, il faut évoluer, mais comme il s’agit d’une compétition, la vitesse de l’évolution accélère sans cesse. D’ailleurs, on peut mettre cette accélération en corrélation avec la vitesse d’échange de l’information ; plus l’information circule vite, plus l’évolution se produit rapidement.

Un autre point intéressant à observer est la vitesse à laquelle ces évolutions se produisent. Si on regarde l’histoire de l’Univers, l’histoire de la terre ou l’histoire des hommes, on constate une accélération dans le temps de l’évolution. Dans l’histoire de l’Univers qui compte 14 milliards d’années, les galaxies et les systèmes solaires ne viennent que très tardivement. Quant à l’histoire de la vie sur Terre, l’homme n’apparaît que récemment, alors qu’il est le facteur qui a le plus changé la planète en termes d’énergie dépensée.

En regardant l’histoire de l’homme, l’essentiel des transformations sur terre opérées par l’homme ont eu lieu dans le dernier siècle et demi.

On constate également que le traitement de l’information est lié à la capacité de dissiper l’énergie de façon plus efficace. C’est ce que les écologistes déplorent sous le nom d’effet rebond, qui consiste à consommer davantage lorsque nous bénéficions d’une augmentation de nos moyens à notre disposition. Dit autrement, lorsque notre voiture consomme 10% d’essence en moins, nous roulons 10% de plus.

Tandis que certains économistes, comme Gaël Giraud, condamnent cet effet « Reine Rouge », je défends l’idée qu’il n’est que l’expression de l’évolution de toutes choses et que l’homme n’y fait pas exception.

Qu’arrivera-t-il quand les choses évolueront trop vite pour nous ?

Comme à chaque fois, c’est dans ces moments-là que l’avènement d’un nouveau modèle en rupture avec la réalité précédente émerge.

Le potentiel du marché de l’IA

Cela passera-t-il par des catastrophes douloureuses ? Oui bien sûr, l’humain a déjà connu cinq extinctions de masse et nous vivons probablement la sixième, c’est ainsi que l’existence suit son cours.

ChatGPT s’inscrit dans cette grande dynamique qui parait impressionnante, mais nous pouvons aussi nous dire que nous avons la chance de vivre une époque incroyable, où la science et la technologie évoluent littéralement à vue d’œil.

L’IA est l’une des évolutions que l’on ne peut pas nier, car elle est fortement transformatrice. Les assistants vocaux répondent à nos questions, nous aident à planifier notre journée, ou même anticipent certains de nos besoins en un clin d’œil.

L’IA peut également avoir un impact considérable sur la santé. Les systèmes de diagnostic basés cette technologie aident les médecins à identifier plus rapidement les maladies, avec une marge d’erreur inférieure à celle des spécialistes du domaine, contribuant ainsi à accroître le nombre de vies sauvées, tout en réduisant les délais et les coûts de santé.

En 2021, on parlait d’un marché de 383 milliards de dollars, qui a atteint 450 milliards de dollars en 2022, soit environ 15 % de croissance en un an. Même si c’est encore un marché de niche, l’IA a la capacité de se développer dans tous les secteurs, ce qui la rend très polyvalente.

L’évolution du nombre de personnes qui font un travail inutile est en lien avec la richesse d’une société. Cela permet à cette société d’entretenir des rentes à une partie de la population, afin d’acheter une forme de paix sociale, ou de rémunérer des formes de corruption.

Que ce soit les États qui donnent de plus en plus d’aides à des personnes qui sont plus ou moins légitimes, ou que ce soit les grandes sociétés privées qui entretiennent une armée de postes inutiles, c’est dans les périodes d’abondance que l’on constate ces phénomènes.

Le ratio Elon Musk

L’exemple de Twitter l’a encore montré récemment. Elon Musk à licencié près des deux tiers des employés de la société et Twitter fonctionne encore. Ce que j’appelle le ratio Elon Musk nous donne un bon aperçu de ce qui pourrait être fait à peu près partout.

Je proposerai de commencer par la fonction publique, puisque la concurrence est inexistante et que ce sont les impôts des citoyens qui sont soumis à contribution. 47% des emplois des Français sont automatisables, mais quelle est la part des emplois occupés aujourd’hui et qui n’existait pas il y a 20 ans ?

Les dommages collatéraux : évoluer ou mourir

Cette destruction créative théorisée par Joseph Schumpeter conduira à des perturbations économiques et sociales, comme on a pu l’observer au début des années 2000-2010, suite à l’apparition de nouveaux canaux de communication et de distribution.

Les entreprises de type Amazon ont clairement mis à mal le modèle économique des commerçants, tout en offrant un choix plus vaste à des prix très attractifs pour les clients finaux. Il en est de même avec les solutions libres, telles que Wikipédia ayant mis à l’écart les dictionnaires papier de nos parents et de nos grands-parents.

Il y a même de nombreux conflits qui se sont déroulés devant les tribunaux avec des grandes industries, comme le secteur de la musique ou du cinéma.

Si nous prenons YouTube comme exemple, vous allez acquérir probablement plus de connaissances qu’au travers d’une émission sur une chaîne de télévision subventionnée par vos impôts.

Votre patrimoine en danger à cause des IA !

Ce phénomène de la « Reine Rouge » s’applique également à votre patrimoine. De grandes quantités de valeurs sont et seront détruites pour être remplacées par autre chose. Les stations de ski fermeront peut-être au profit des Métavers, au fur et à mesure que l’énergie devient inaccessible.

Pour vous éviter les pires conséquences de l’arrivée des IA en masse, il est important d’être en alerte, de développer des stratégies pour préserver votre emploi, soit en vous spécialisant pour vous optimiser au détriment d’une certaine fragilité, soit en augmentant votre polyvalence pour augmenter votre part d’anti-fragilité, ce qui est un concept cher à Nassim Taleb.

Votre patrimoine sera forcément impacté d’une manière ou d’une autre. Pour cela, vous devez vous informer en développant de nouvelles compétences, afin que vous puissiez garder un avantage compétitif pendant cette phase de transition qui est inéluctable.

La destruction créatrice s’occupera de la modernisation des institutions en place. Karl Marx expliquait que l’infrastructure ; l’économie réelle sur laquelle repose la superstructure, à savoir les institutions, évolue toujours plus vite, car elle subit la traction de la réalité. Lorsque l’infrastructure se retrouve trop en décalage avec la superstructure, un effondrement des institutions survient. C’est exactement ce que l’on craint sur le système bancaire et financier.

Si vous voulez apprendre à s’adapter à ces changements, nous vous proposons une formation gratuite sur 7 jours par email, qui vous permettra de fonder les bases de votre réflexion patrimoniale, car c’est bien le sujet de Grand Angle.

L’humanité s’adaptera … Comme toujours

L’humanité a déjà connu des changements majeurs dans la manière où nous produisons et consommons l’énergie. Il y a une certaine inertie entre l’apparition d’une évolution et son adoption généralisée dans l’économie. Cela a commencé par l’élevage, l’agriculture, le stockage et par la suite, l’arrivée des différentes révolutions industrielles, qui ont significativement augmenté la productivité et le niveau de vie de la population.

Si l’on prend la période ayant entraîné le passage du cheval à l’automobile, toute une série de métiers tels que les cochers ou les fabricants de calèche ont disparu. Ils ont été remplacés par des mécaniciens, des designers et des ingénieurs dans tout un tas de domaines, sans oublier les infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de cette évolution.

Ce que l’on peut constater, c’est qu’un palier technologique nécessite plus de technicité, mais aussi un niveau de maintenance accrue afin de conserver un fonctionnement optimal et continuer à répondre au mieux aux nouveaux enjeux auxquels l’humanité doit faire face. Cela se traduit généralement par une complexification du système nécessitant de nouveaux agents économiques rompus à la tâche, c’est-à-dire vous et vos descendants.

Si ce sujet vous intéresse, nous vous recommandons vivement la vidéo avec Didier Darcet où nous nous questionnons sur les différents cycles économiques et financiers qui se sont succédés depuis les années 50.

Si aujourd’hui ce sont les gouvernements et institutions internationales qui ont pris les reines sur de nombreux sujets économiques ou même sociaux, la grande question à laquelle nous essayons de répondre est la suivante : quel sera le mode d’organisation de société après la faillite des États ?

Richard Détente